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Web 3, où es-tu ?

février 22, 2013

Vous vous rappelez l’époque où on a tous fait le saut vers le « Web 2.0 » ? C’était en 2005. Ouais déjà. Tout juste 5 ans après que la moyenne d’entre nous ait eu son premier accès au net, genre 1999 ou 2000 chez AOL.

« Participatif » était le buzzword du Web 2. Ça venait des blogs, ça a été confirmé par les réseaux sociaux et aujourd’hui c’est déclinable à l’infini : la politique, l’amour ou une recette de pâtes au fromage c’est devenu participatif. Et dites donc, on a passé 8 ans à bouffer du participatif, à donner un espace d’expression à tout le monde sans que ça génère plus d’écoute, et maintenant qu’on finit par user même le participatif, la question se pose… Mais c’est quoi après ? Il est où le Web 3 ?

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Le Web de la nouvelle économie ?

Quand je bossais à Fluctuat et qu’on regardait Wikipédia grandir sous les hourras de la foule participative, on se disait, tout néo-journaliste-web qu’on était, qu’un jour le principe de Wikipédia serait appliqué par des grosses boîtes, qui arrêteraient de payer des journalistes pour produire du contenu qui servent à vendre les pubs. On pensait que ce serait ça le Web 3 : le web des putes, des géants de la presse qui feraient des montagnes de thunes sans payer un seul journaliste.

Finalement non. Zuckerberg est arrivé et a créé un supermarché géant où les contenus c’était nos vies et le marketing c’était nos égos. Il est devenu riche, il a niqué les géants de la presse, il a imposé le full-participatif, mais il a pas créé le Web 3.

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Le Web cybernétique, t’as vu ?

Puis ensuite, ces dernières années, j’me disais que vu le fantasme cybernétique qu’on vit avec les smartphones et les tablettes (ces prothèses numériques de nos pauvres corps sans wifi), y’a qu’à attendre que l’épidémie numérique touche tous les objets qui nous entourent, du frigo à la cuvette des chiottes, pour que le Web 3 apparaisse… Les objets connectés, partout… Après le Web « participatif », le Web « sensible ». Le Web qui n’a même plus besoin de toi pour commander du lait, tirer les rideaux ou éteindre le four. Le Web tellement connecté au monde et à tes goûts qu’il contrôle une partie de ton environnement afin de te le rendre meilleur.

Après, il fait la révolution et ta cafetière t’explose dans la gueule le matin, puis tu deviens l’esclave de la brosse à dent. Ça ç’aurait été le Web 4, le Web « bien fait pour ta gueule, t’avais pourtant vu Terminator« .

Mais en fait non. J’ai vu le Web des objets connectés, et les objets ils sont pas très intelligents. J’ai même écouté un mec qui parlait du réseau social des objets connectés et j’ai réalisé avec horreur à quel point c’était pas punk-funk du tout. C’était un pétard mouillé de geekos tristounet. Le Web 3, c’est pas quand la fenêtre te parle, ça c’est la depression.

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Le Web sémantique, alors ?

Chez les chercheurs, la promesse du Web 3, c’était la sémantique. On arrêterait de ne voir que le titre des articles, des sites et des fichiers et on déplacerait le focus sur ce qu’ils ont à dire. Finie la supercherie de façade, la promesse d’un Web sémantique, c’était de creuser sous la surface et de dévoiler au monde esbaubi la beauté intérieure de la Web. On pourrait rechercher, en trois clics, tous les reportages vidéos évoquant plus de 18 minutes les avantages fiscaux au Yémen du Nord, ou retrouver sans aucun indice tous les discours de Barack Obama où il prononce le mot « funky« .

Une fois encore, que nenni !! Le sémantique, mot clé qui faisait gigoter les investisseurs dans leurs culottes il y a quelques années n’est déjà plus qu’une arlésienne ringarde. Même l’ami Google s’y est cassé les dents et n’en aura sorti qu’un service tout pourrave de sous-titres à la volée pour YouTube. On dirait bien que des océans passeront sous les ponts (qui auront le temps de s’écrouler) avant que les machines puissent piger, manipuler et curer (haha, ce verbe) le sens des mots. C’est pas tout de suite que les petits SIRI vont nous éblouir par leur vivacité d’esprit.

Le Web 3, faut-il l’attendre 50 ans ?

Bon alors, un peu paumé, je suis allé voir le #SocialMediaPsychic pour lui poser la question directement, lors de l’une de ses sessions Hangout. @Jyv il m’a dit que le Web 3 n’était pas là pas qu’on ne l’avait pas assez invoqué, puis il a dit que le Web 3 était sans doute un web prédictif, conversationnel, basé sur l’hybridation et la fugacité. Ensuite, il a dit que le Web 3, c’était le Web épidémique du quantified self et qu’il était sans doute déjà là.

Mais je crois que Jyv, ce guru à la pointe extrême du psychisme méta-social, il improvisait des trucs. Et c’est toujours un peu comme ça le Web : les experts parlent, les journalistes écrivent, les blogueurs commentent, les investisseurs signent et tout le monde se goure. Peut-être que c’est parce qu’on cherche le Tralü, un truc mythique, le monstre du Loch Web ? Après tout… Si y’a pas de réponse, c’est peut-être que la question est con.

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23 commentaires leave one →
  1. 2goldfish permalink
    février 22, 2013 12:17

    Perso, je pense tout le contraire de Fifi : le web 2.0 c’était un peu du vent (le web a TOUJOURS été participatif) alors que le web sémantique, même s’il arrive moins vite que prévu, j’y crois toujours. Mais c’est ça aussi Boum Box : deux individus indépendant qui ont le droit de ne pas être d’accord, et à la fin c’est moi qui a raison.

    • février 28, 2013 19:07

      T’es bourré. Le web a toujours été participatif,mais c’est le processus de simplification technique qui a d’un coup permit à tout le monde d’être acteur du web et créateur de contenu sans rien piger à l’html qui a réellement donné ses lettres de noblesse au participatif comme moteur d’un bon gros web industrie culturelle.
      C’est pas mIRC. :)

      A propos du sémantique, je pense que tu planes. Déjà que les petits robots restent infoutus de comprendre les nuances basiques (tu te souviens de ça, c’est toi qui l’a écrit : https://boumbox.wordpress.com/2010/07/28/un-detecteur-de-sarcasme-quelle-invention-utile-%D8%9F/), comment espérer qu’ils sachent un jour les utiliser.

      Le mec d’XKCD résumait ça trop bien dans un de ses What If (http://what-if.xkcd.com/5/ et si vous connaissez pas, il faut vraiment corriger ça). En résumé, les robots sont trop teubés pour réfléchir par eux-mêmes, alors de là à trier les trucs que d’autres gens réfléchissent… :)

  2. février 22, 2013 12:40

    Moi je suis d’accord avec vous deux ;)

  3. daveinthehay permalink
    février 22, 2013 13:12

    Moi je suis d’accord et pas d’accord avec 2G/Fifi
    -le participatif, c’était les newsgroups avant tout (je te parle d’un temps que les moins de 20 ans, t’as vu).
    -le sémantique ne marchera pas parce que Cory Doctorow (qui a toujours raison) en a fixé les limites :
    *Les gens mentent.
    *Les gens sont paresseux.
    *Les gens sont stupides.
    -le futur, c’est l’AR avec un web incrusté dans la réalité mais des données émises et contrôlées par les communicants. De toute façon, le grand public devient ultrapassif, le like domine le commentaire, etc… Ce n’est donc plus lui qui va alimenter ni le contenu, ni les conversations. Il te fera juste des +1.

    • 2goldfish permalink
      février 22, 2013 13:30

      Je connaissais pas la théorie du metacrap de Cory Doctorow.. Merci Dave ! http://en.wikipedia.org/wiki/Metacrap

      Après je pense que plus personne à part Facebook ne compte sur les metadatas pour faire du web sémantique, mais plutôt sur l’intelligence artificielle, ou au moins sur les neural networks.

    • février 28, 2013 19:10

      Bingo sur le sémantique, je connaissais pas non plus la théorie de Cory, mais j’adhère. Sinon j’ai longtemps été un believer de l’AR, mais à l’usage, j’arrive pas, que ce soit pour du fontionnel ou du pur ludique… Les start-ups qui s’y frottent souffrettent. Même Layar est passé à un système plus proche de Google Goggles…

      En plus, si t’utilises un appli AR dans la rue, t’as 92% de chances de plus de te faire piquer ton téléphone.

      • 2goldfish permalink
        février 28, 2013 19:33

        Sauf si tu as des Google Glass.

  4. février 22, 2013 18:34

    Le WEB 3 ne sera pas, on passera d’abord au WEB 2S ou 2GS.

    Ceci était le point Stéphane Jobs :)

    • février 28, 2013 19:12

      En vrai, y’a un vrai truc vrai qui pourrait se passer du côté du web mobile mais c’est trop brumeux dans ma tête. Un vrai web alternatif basé sur la mobilité… mais pour l’instant c’est parasité par des social apps nazes.

  5. février 23, 2013 17:47

    Et si le « Web 3 » c’était le web des application ? Le web cloisonné et marketé a donf inventé par Dieu Apple ?

    • 2goldfish permalink
      février 23, 2013 18:32

      Sauf que justement, ça c’est internet mais ça n’est même plus le web.

      • février 24, 2013 00:09

        Qu’est-ce que tu me raconte la ?

      • 2goldfish permalink
        février 25, 2013 11:40

        Ca n’est pas connecté au worldwide web. Ce sont des petits ilôts indépendants, vers lesquels tu ne peux pas hyperlinker, que tu ne peux pas indexer, etc…

      • février 28, 2013 18:36

        OK je vois ! :)

      • février 28, 2013 19:15

        Pour en savoir plus… https://boumbox.wordpress.com/2012/08/21/les-autres-internets/
        Les Apps, c’est comme internet mais sans aucun moteur de recherche. Tu dois savoir ou tu vas, pour y faire quoi, et ça linke que vers les trucs que les mecs ont décidé.

        En vrai, je sais pas pourquoi les Apps ça continue de cartonne au dépend du Web mobile…

      • 2goldfish permalink
        février 28, 2013 19:32

        Bah c’est assez simple : une app, ça marche même quand t’as pas de réseau. Tant que le réseau sera le maillon faible du mobile, on en sortira pas. C’est pour ça que Google va finir par bombarder du wifi jusqu’au fond de nos coeurs et de nos âmes.

  6.        permalink
    février 25, 2013 15:26

    Le web 3.0 sera <3

    • février 28, 2013 19:17

      par contre le web :3 est déjà là et c’est toi son apôtre

  7. mars 5, 2013 00:12

    Vos commentaires n’ont aucun sens pour moi. Mais j’aime bien. Et l’article est cool aussi.

    Sauf que le web 3, de l’avis de celle qui comprend pas les commentaires et qui n’est donc pas prête à comprendre la question c’est le web participatif sans le fond parce que tout le monde participe sans rien dire d’intelligent, c’est le web où ta fenêtre te parle pour te raconter des banalités, celui où tu sais combien de fois obama utilise funky dans ses discours mais où on s’en fout quand même un peu parce qu’on ne sait pas pour autant ce qu’il a dit au fond.

    Le web3 ça a l’air d’être un peu de la merde vu d’ici. Un peu comme la phrase : « web épidémique du quantified self ».

    Je pense que vous devriez vous pencher sur la question pour en faire vous même quelque chose de mieux.

    Bien du courage à vous.

    Kim Becher.

    http://leblogdelafilleauchomage.overblog.com/

    • mars 12, 2013 20:00

      Han mais nan, les gens qui disent des trucs nazes c’est pas le « Web 3 », c’est « la parole ». Il me semble que ça a existé de tous temps, surtout quand le monde était composé de berger et de marchands d’amphores.
      On a soigné ça en inventant l’alcool, me dit Wikipédia.

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