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Green Lantern, le Triomphe de la Volonté

septembre 5, 2011

Même si on s’ennuie beaucoup pendant la projection, il y a paradoxalement beaucoup de choses à dire sur Green Lantern, film de super héros / science-fiction écrit et réalisé par le célèbre Warner Brothers.

On va essayer de n’en dire qu’une seule, de ces choses, mais ça prend un peu de temps pour l’expliquer. Passé une intro qui explique tout lentement et avec des mots simples, on découvre Ryan Reynolds, héros du film. Tout comme l’acteur, célèbre pour ses abdos, le personnage qu’il joue est profondément antipathique. C’est un pilote d’essai tête brulée, parce que les gens qui fabriquent des prototypes ultra chers les font essayer à des types peu fiables comme ça, juste pour le fun, et les têtes brûlées préfèrent être pilote d’essai que d’être au contact de l’action.

ryan-reynolds-naked Douchebag

C’est un asshole. C’est comme ça que tout le monde l’appelle pendant tout le film, même ses amis. Même lui. Il enchaîne les coups d’un soir, il rate l’anniversaire de son neveu, il trahit la confiance de son amie d’enfance et de son patron… bref, de tout le monde. Pourtant, on comprend qu’on est censé bien l’aimer, mais on comprend pas pourquoi, peut-être juste à cause de ses abdos.

On ne nous expliquera jamais vraiment pourquoi, mais lorsqu’un ET se crashe et qu’il demande à son anneau de trouver un humain super cool pour devenir policier intergalactique, l’anneau choisit Ryan Reynolds. L’anneau de Green Lantern essaierait-il de troller les Gardiens de la Galaxie ?

Le truc qu’on vous explique alors pour la deuxième fois, c’est que les Green Lantern sont un corps d’armée intergalactique composé de super héros équipé d’un anneau par les Gardiens de la Galaxie, et que cet anneau leur permet de matérialiser leur volonté. En gros, si un Green Lantern veut voir apparaître un gros flingue, une grosse voiture ou un autre gros substitut pénien, son anneau le matérialise, et Green Lantern peut taper les méchants avec. C’est un peu Schopenhauer et Freud au pays des super héros, quoi.

green lantern bite

Parallèlement, un autre type se fait appeler par le gouvernement pour faire l’autopsie de l’ET qui est mort plus tôt. C’est un xénobiologiste, donc un type intelligent, brillant même, qui consacre sa vie à l’étude et la compréhension de l’autre. Alors évidement, Warner Brothers en fait le méchant. Il perd ses cheveux, son appartement est glauque, sa carrière est au point mort, et puis il est amoureux de la meuf de Green Lantern et son père le déteste.

En fait, son père Tim Robbins, un industriel de l’armement qui emploie Ryan Reynolds (oui, c’est le genre de film où les marchands d’arme sont les gentils) lui dit explicitement, et avec la plus grande méchanceté possible, la clé du film : « Dans le monde il y a les penseurs et les faiseurs ». Evidement, le faiseur c’est Ryan Reynolds, et c’est lui le préféré du papa. Moi quand j’ai vu cette scène j’ai pensé que le papa était méchant, et j’ai été désolé pour son fils, mais Warner Brothers a en fait écrit ça pour nous expliquer que l’intelligence, c’est mal.

Le xénobiologiste, est alors contaminé par un méchant alien et essaye de tuer son père, prouvant par là sa nature profondément mauvaise d’intello. Heureusement Green Lantern est là pour le sauver en matérialisant une nouvelle fois son pénis.

La confrontation finale entre Ryan Reynolds et le xénobiologiste est magistrale. Reynolds est plus beau gosse que jamais, alors que le méchant a développé un crâne proéminent dégueulasse et un goitre, et qu’il se retrouve coincé dans un fauteuil roulant. Tout ça à cause de son intelligence (aussi appelée « peur » dans le script de Warner Brothers).

Le xénobiologiste veut infecter la copine de Ryan Reynolds avec le même virus d’intelligence que lui pour qu’elle l’aime. Ryan Reynolds parvient à le vaincre grace à sa rhétorique schopenhauerienne : « Tu n’as pas besoin de faire ça ! » lui dit-il. « Bien sûr que si, regarde moi ! » rétorque le méchant. Comme il est moche, dégueulasse et surtout handicapé, on se dit qu’il a un bon argument. « Non« , répond Ryan Reynolds, « tu pourrais être comme moi, il te suffirait d’avoir la volonté« .

Ayant gagné moralement le film, Warner Brothers peut alors consacrer la dernière demi-heure aux exploits du pénis de son héros. On espère que les intellos et les handicapés dégueus dans la salle ont bien pris note qu’avec un peu de volonté, eux aussi pourront avoir de beaux abdos et une grosse bite.

green lantern derp

Curieusement pour un film de super héros qui passe deux heures à glorifier les bullies et à s’acharner sur les geeks, Green Lantern s’est planté au box office. Ne vous en faites pas, Warner Brothers a tout de même commandé un scénario pour une suite au même auteur.

9 commentaires leave one →
  1. dashgami permalink
    septembre 5, 2011 10:28

    oh c’est bon!

  2. septembre 5, 2011 10:37

    C’est un gros plagiat de Dr Horrible en fait ?

    • 2goldfish permalink
      septembre 5, 2011 11:07

      Exactement, mais sans les chansons, c’est forcément moins bien.

  3.              permalink
    septembre 5, 2011 10:43

    Cette critique aurait toute sa place ici : http://www.senscritique.com/film/green-lantern/3591230464175667/critique/?filter=friend

    • 2goldfish permalink
      septembre 5, 2011 11:09

      Je l’aurais mise sur Sens Critique, à une époque, mais maintenant on essaye d’avoir plus de contenu sur Boum Box. Attendez vous à d’autres critiques ciné ici, désolé pour vous.

  4. septembre 5, 2011 11:09

    C’est fabuleux. Tu es fabuleux. Je te remercie du fond de mon keur fabulé.

  5. Statler permalink
    septembre 5, 2011 11:12

    En lisant cette critique, j’ai l’impression que ce film c’est Fight Club en pire.

  6. 2goldfish permalink
    septembre 5, 2011 16:40

    Sinon, j’avais été voir Bridesmaids et c’était très très bien, mais j’aurais pas su écrire tout un article dessus.

    •              permalink
      septembre 5, 2011 17:01

      Pourquoi Bridesmaid est-il aussi difficile à grabber ?

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