#FunFactFriday : que disait le premier e-mail ?
Putain, 40 ans ?!
Et oué les minots, le tout premier e-mail fêtera ses bientôt ses 40 piges. En Décembre 2011 précisément… Y’a de quoi criser : se payer une porsche et conduire en fumant directement au bang, rompre définitivement avec son pote le SMS (qui n’est vraiment plus beau à voir, ces jours-ci) et siffler les petites Tweets mignonnes et frétillantes qui jogguent au bord de l’autoroute de l’information (on utilise encore cette métaphore en 2011 ou y’a vraiment plus que moi qui en ait besoin pour meubler ?).
Alors OK, 40 piges et un paquet de trucs ont été dits… Si on imprimant sur des feuilles A4 tous les e-mails envoyés depuis le début, on aurait besoin de 1187 fois la superficie de la Terre pour poser tout ça à plat (source : institut Boumbox for bullshit). Mais avant cette boulimie, ces torrents de caractères, ces marrées d’e-mailings, ces ouragans de spams… Qu’est ce qu’il disait le tout premier ?
Après tout, on connait le contenu du tout premier télégramme (le 24 mai 1844, Morse) : « What hath God wrought » (« Qu’est ce que Dieu a inventé là« ).
On sait aussi ce que l’ami Graham Bell a raconté lors du tout premier coup de téléphone à son assistant : « Watson, come here! I want to see you! » (« Watson, venez ! Je veux vous voir !« ).
Et notre premier mail donc ? C’est Ray Tomlinson, informaticien de l’armée bossant sur le projet Arpanet, qui l’a créé, en Décembre 1971 donc. Le réseau net avait deux années au compteur et notre ami Ray se retrouvait un peu bête avec son nouveau programme de courrier, le SNDMSG, seulement capable d’adresser des messages aux utilisateurs qui partageaient le même ordinateur.
Mais Ray avait auparavant bossé sur CPYNET, un logiciel d’échange de fichiers entre les 15 ordinateurs qui constituaient alors Arpanet à travers le monde. CPYNET envoyait des fichiers à distance, d’une côté à l’autre des US, mais ne savait pas spécialement les ranger dans une boîte aux lettres. Ray se gratte la tête, en se gelant dans sa base américaine un soir d’hiver, en a finalement l’idée de combiner les deux programmes, CPYNET et SNDMSG, pour envoyer des messages sur des ordinateurs distants.
« Ça m’a pris 6 heures à tout casser » explique encore Ray aujourd’hui, « Un simple bricolage pour voir ce qui se passerait. Personne ne m’avait rien demandé, c’était juste une idée comme ça. » Ce tout premier mail, Ray se l’envoie à lui-même, entre deux ordinateurs littéralement côte à côte, dont la seule connexion se fait au travers d’Arpanet. Le contenu du message ?
« Rien d’historique. QWERTYUOP« . Ray le barbu n’avait pas l’âme d’un poète.
Ce tout premier mail comportait déjà le premier @, l’arobase, qui est aussi une idée de Ray : « De tous les signes disponibles, c’est celui-ci, le « at », qui me semblait le plus logique« . Pas con hein ?
Deux ans plus tard, l’e-mail (ou mél (ou courriel)), représentait 75% du trafic de l’Internet naissant.
Cinq ans plus tard, le premier spam était envoyé. Enlarge your penis était né.
Mais qui était QWERTYOP ?
C’est pas un Grand Ancien ?
C’est bien possible. Je vais dire « Ph’nglui mglw’nafh QWERTYOP R’lyeh wgah-nagl ftaghn » sur mon autel à sacrifice dans la salle de bain et si c’est la fin du monde, vous saurez que ça a marché.
Ca marchera pas, malheureux ne sais-tu donc pas que QWERTYOP ne peut s’invoquer sans son cousin AZERTYUIOP et son petit fils PYFGCRL l’indicible ?
Voilà, ma foi, un fort joli article.
Pourrions nous avoir d’autres faits fun ?
– le premier message envoyé sur 36 15 ULLA
– le premier commentaire de skyblog
– le premier mot tapé dans Google
– le nom du premier personnage de World Of Warcraft
– le dernier CD gratuit envoyé par AOL
– le dernier nombre premier
– le 1,300 000 001 milliardième chinois
Merci d’avance pour toutes vos recherches historiques.
Recher, je t’ai déjà dit à quel point c’est comme un rayon de soleil de te voir traîner sur ces pages… ? ;)
Fait aussi fun que véridique, la réponse à tes quatre premières questions est – c’est incroyable mais vrai – exactement la même : « Gent demoiselle de peu de vertu, que dirais-tu de nous adonner tout de suite quelque relation charnelle libérée des contraintes sociales du lendemain ? » (on pourrait penser que j’enjolive la chose pour cacher la vraie vérité, mais non, ce sont exactement ces mots).
C’est un travail formidable que vous faites, vous et Mr Costanza. Encore merci pour cette mine d’informations.
Ce QWERTYOP m’intriguais et après recherche, il semblerait que ce fut plus logiquement QWERTYUIOP qui a été tapé.
Effectivement, on dirait que Fifi_ a réussi à faire une faute de frappe en tapant QWERTYUIOP.
Vous planez. Selon mes sources, les lettres U et I n’existaient pas encore. Elles seraient apparues pour la première fois dans un texte religieux fondateur de la secte Waco en 1985. Complétant les trois voyelles A, E et I, elles ont rapidement été adoptées par la communauté internationale, qui réédita tous les livres antérieurs en les y incluant.