Management Week : Le management par la terreur vs. le cheap management
Je lisais le manifeste du management par la terreur l’autre jour en me disant « ouais, pas mal, y’a de l’idée »… mais un petit truc me dérangeait. Je ne remets pas en cause les techniques de management appliquées par de grandes entreprises comme France Télécom / Orange avec le succès qu’on sait, mais moi, mon expérience en tant que managé a toujours été bien différente et franchement, je crois que j’ai la plupart du temps fait du bon boulot pour mes employeurs.
Le management par la terreur remonte carrément jusqu’à Machiavel pour trouver les sources de la pensée manageriale, et il faut le saluer. Il intègre des principes de base, comme « diviser pour mieux régner », « récompenser arbitrairement, punir systématiquement », etc…
Là où je ne suis pas d’accord, c’est quand l’auteur préconise d’offrir une bonne rémunération, de projeter une bonne image de la société, de sa santé, de ses dirigeants. On peut être beaucoup plus efficaces en appliquant les méthodes du cheap management.
Le cheap management trouve ses racines dans la révolution industrielle, chez les pionniers de la journée de 18h au fond de la mine de charbon. Mais le cheap management a évolué aujourd’hui, dans une direction qui permet de tirer le maximum de vos employés même dans des professions intellectuelles.
D’abord, abandonnez l’image de bonne santé de l’entreprise. Vous devez être dans la merde en permanence, ça justifie le paiement des employés au lance pierre. Vous devez évidemment bien faire comprendre à vos employés que vous avez les mains liées. Si ça ne tenait qu’a vous, tous vos employés rouleraient sur l’or.
L’important, c’est de convaincre vos employés que ce qu’ils font à un intérêt ultimement supérieur à celui de leur simple subsistance. C’est plus facile si vous êtes dans le social ou le culturel mais franchement, avec un peu de talent vous pouvez même faire avaler ça au type à qui vous demandez de tenir la page Facebook de votre marque de PQ. De toute façon votre employé, convaincu que tout va mal, sera persuadé qu’un jour vous serez viré. C’est pour ça qu’il reste : pour prendre votre place quand ce jour sera venu.
On peut faire tenir une entreprise des années comme ça. On peut gérer un pays des décennies comme ça. Vous allez bien sur finir par perdre des types talentueux en les exploitant de la sorte, mais pas avant d’en avoir bien profité. Pour ça, il est essentiel d’employer des jeunes, encore pleins d’espoirs et d’illusions.
Dans le doute, sinon, vous pouvez toujours sauter :
Yop, tu me donnes un accès j’ai un article pour toi
Ou je te l’envoie si tu veux par mail.
Carrément !
En vertu des pouvoir qui me sont conféré par moi même, je t’ai fait contri uteur. Suffit que tu trouve la porte de derrière et tu devrais pouvoir contributer.
Grandiose ce post !
Tu viens de mettre des mots sur un truc que j’avais compris sans toutefois savoir le formuler.
C’est clair, ce post c’est la pépite en or de la management week.
C’est gentil, mais de mon côté j’ai eu plus de réactions du type « c’est exactement comme dans ma boîte » avec ton billet sur le management par l’absence ;)
Je l’ai écrit parce que c’était exactement comme ça dans mon ex-boîte. ;p